Bouts de cyclisme ... ici et là ...

Début de notre série sur le niveau du vélo français, tantôt décrié, tantôt largement applaudi.

I - La France en mal de culture vélo ?

Evénement phare de l'été, le Tour de France est l'arbre qui cache la forêt. Le cyclisme n'est pas si reconnu que ça.

"Remporter une étape sur le Tour, je souhaite à tout le monde de vivre ça ! C'est un moment unique. Depuis je sens une certaine reconnaissance, même au sein du peloton". Même plusieurs mois après, Christophe Riblon, vainqueur à Ax 3 domaines en 2010, n'a rien oublié. L'engouement créé autour de la grande boucle est énorme : plus de deux milliards de téléspectateurs, 170 pays diffuseurs et des millions de gens au bord des routes.

Il est surtout unique. En France, on attend le vainqueur du Tour depuis 1985 et la dernière d'Hinault. Les autres sont reléguées au second plan. Les victoires des tricolores ne manquent pourtant pas. Preuve en est ce début de saison tonitruant : carton plein sur le Tour Méditérannéen, avec la victoire finale de Moncoutié (Cofidis), trois étapes pour R. Feillu (Vacansoleil) et une pour Voeckler (Europcar). Roy (Fdjeux) a enlevé le Grand Prix d'ouverture La Marseillaise, fin janvier. Haddou (Europcar), Mondory (AG2R), Dumoulin (Cofidis) ont fait le show sur l'Etoile de Bessèges. Etc.

"Le vélo ne coûte rien !"

Ces courses de l'hexagone sont dans l'ombre du Tour, et ont des difficultés. Comme l'Etoile de Bessèges, première épreuve du circuit international Pro Tour en février. Disputée depuis 1970, la course est "nécessaire pour le début de saison, et la préparation", certifie le directeur sportif de Top Sport Vlaanderen, Walter Planckaert. "On a  pourtant chaque année des difficultés pour trouver le financement nécessaire, regrette Roland Fangille, créateur de l'épreuve. On a 25 demandes à chaque fois mais on refuse des équipes parce qu'on est incapable de doubler le budget".

"Pourtant le vélo ça ne coûte rien, regrette Jean-François Bernard. Prendre trente secondes de pub toutes les deux heures à la télé, ça coute beaucoup plus cher que d'investir dans une équipe de vélo à l'année". Triple vainqueur d'étapes sur le Tour (1986-1987), Bernard renchérit : "quand le sponsor Z est arrivé dans le vélo (en 1987), personne ne savait que c'était une marque de vêtement !"

Mais de nos jours, ces sponsors sont frileux. A cause du bon nombre de scandales de dopage. Et surtout parce que la France est en panne de culture vélo. Les courses diminuent. Quand elles avaient lieu "tous les week-ends au bord de la Côte d'Azur dans les années 60-70", dixit Roland Fangille, elles sont quasi inexistantes maintenant. A la différence des pays limitrophes. "Chez nous, les routes sont barrées chaque samedi et chaque dimanche pour des courses", relate le Belge Walter Planckaert. Et les cyclistes professionnels sont autrement reconnus. Anonyme quand il s'entraîne sur ses terres, en Picardie, Arnaud Coyot se souvient "avoir été arrêté à un feu rouge en Suisse. Ces gens m'ont interpellé, ils connaissaient mon nom et mon palmarès".

"Une fierté nationale"

Que manque-t-il dans l'hexagone ? "Il suffit qu'un Français gagne à nouveau le Tour de France et vous allez voir le déferlement que ça va être". La légende Daniel Mangeas est le speaker officiel du Tour de France depuis 37 ans. Il commente entre 150 et 200 jours par an.  "Moi, j'ai connu les Tour de France victorieux de Bernard Hinault, de Laurent Fignon, de Bernard Thévenet. Quand vous avez un Français en maillot jaune, vous avez une fierté nationale qui rejaillit. Et ce, chez tous les habitants de notre beau pays". Vivement !

C.B.

Jérémy Roy, coureur professionnel de Fdjeux.com, rencontré à Tours en novembre 2010. Morceaux d'interview secs !

Mon portrait d'Arnaud Demare, jeune prodige du Cyclo-Club de Nogent-sur-Oise (Picardie), juste au moment de sa victoire sur la Côte Picarde 2011.

Diffusé sur France 3 Région : le lien ici.

L'arrivée au vélodrome, en roman-photo.

L'enfer, c'est aussi sous le soleil.

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